Acquisitions 2022 au département des Manuscrits

Des lettres, des lettres, des lettres…

Au cours de l’année 2022, la Bibliothèque historique de la Ville de Paris a enrichi les collections de son département des Manuscrits de plusieurs lettres qui sont venues compléter les fonds littéraires consacrés à Gustave Flaubert, à Guillaume Apollinaire et à Jean Cocteau, ainsi que les archives de Jules Michelet :

• Une lettre autographe de Gustave Flaubert à Jules Michelet, non datée mais que l’on peut faire remonter aux environs du 1^er mars 1857, montre l’auteur de Madame Bovary échaudé par le procès que celle-ci lui a valu, et cherchant à se tourner vers le roman historique afin d’éviter à l’avenir tout déboire et tout scandale. Qui d’autre que le grand Jules Michelet pourrait lui apporter ses conseils, notamment bibliographiques, dans son projet de s’atteler à un nouveau roman qui aura pour cadre le monde antique ? Ce sera Salammbô… (8-MS-FS-10-032).

… Et des poèmes…

Afin d’enrichir son fonds d’archives de Jean Cocteau, la BHVP a également acquis un brouillon autographe de l’un de ses poèmes, intitulé Mésaventures d’un rosier ou Les Cachotteries de Watteau (MS-FS-05-8378).

Elle s’est laissé tenter par une petite curiosité littéraire : un manuscrit d’un poème humoristique inédit, intitulé Nymphe 1944, d’un certain “Jean Mirliton” (de toute évidence un pseudonyme… mais qu’il n’a pas été possible d’élucider). Ce poème, illustré de 17 dessins à l’encre en couleurs, “croque” les jeunes femmes croisées dans le métro parisien pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui parviennent, malgré les restrictions liées à ce sinistre contexte, à demeurer élégantes et séductrices. (4-MS-FG-00349).

… Et du théâtre…

… Beaucoup de théâtre. Les fonds George Sand et Jean Cocteau se sont enrichis de plusieurs textes dramatiques :

• De George Sand, un drame en 5 actes avec prologue et épilogue intitulé Gabriel, dans une version différente de celle qui a été jouée récemment à la Comédie-Française. Ce manuscrit, datant probablement de 1851 bien qu’il ne porte aucune indication chronologique, est une copie mise au net, de la main d’Alexandre Manceau (prologue, actes I à III) et de la main de George Sand (actes IV et V, épilogue). En tête des actes IV et V, Alexandre Manceau a collé une maquette de décor (acte IV : aquarelle rehaussée de gouache, acte V : plume et aquarelle). (SAND-NA-0308).

• De George Sand encore, un drame paysan inachevé, qui a pour titre Simone et que l’on peut dater des années 1848-1850. Il s’agit d’un manuscrit autographe, au crayon. (SAND-NA-0307).
• De George Sand toujours, deux manuscrits intitulés respectivement Nanon et Le Pied sanglant, qui viennent seulement de rejoindre les collections de la BHVP et ne sont donc pas encore catalogués (SAND-NA-0309).

• De même, la BHVP vient à peine d’acquérir deux ensembles relatifs aux activités de Jean Cocteau comme auteur dramatique : il s’agit d’un manuscrit de sa pièce intitulé Le Baron Lazare, et d’un ensemble de documents en lien avec la menace d’interdiction de sa pièce Les Parents terribles par la Ville de Paris.

… Et pour finir, des archives

Notre collection d’inventaires après décès s’est accrue cette année d’un document daté du 24 avril 1713 qui décrit les biens meubles qui se trouvaient en l’hôtel d’Uzès, dans une rue aujourd’hui disparue, la rue Saint-Thomas-du-Louvre, paroisse de Saint-Germain-L’Auxerrois. Ces biens avaient appartenu à Madeleine Charlotte Pasquier de Franclieu, comtesse d’Uzès et de Montausier, épouse en premières noces du fermier-général Nicolas Hamelin jusqu’au décès de celui-ci en 1702, et en secondes noces du lieutenant-général des armées du roi François Charles de Crussol, comte d’Uzès et de Montausier. (4-MS-FG-00347).

À noter également que l’année 2022 s’est terminée en beauté avec un généreux don de Madame Catherine Liénard, portant sur des archives de la petite-fille de George Sand, Aurore Lauth-Sand, qui était femme de lettres comme sa grand-mère mais également artiste. Épouse du peintre Frédéric Lauth, elle a également exposé ses propres toiles sous le pseudonyme de Claudio Padilla.

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