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Nouvelles acquisitions 2024 – Iconographie et Photographie

L’année 2024 a été marquée par une restructuration interne à la bibliothèque : les départements Iconographie et Photographie ont fusionné pour ne faire plus qu’un. Nous vous présentons donc, en un même billet, les acquisitions de cette année.

ICONOGRAPHIE

Un bel ensemble de dessins et gravures d’Albert Robida (1848-1926)

Albert Robida est un dessinateur, graveur, caricaturiste, journaliste et romancier. Parmi ses faits d’armes, on compte la création du journal La Caricature (1880-1904), l’écriture de romans d’anticipation qui font de lui un pionnier du genre SF en France, ainsi que la conception du Vieux Paris pour l’Exposition universelle de 1900.

L’ensemble que nous avons acquis, riche d’une cinquantaine de dessins, lithographies et estampes, est représentatif de cet éclectisme. S’y côtoient par exemple un dessin préparatoire pour la une du n°486 de La Caricature (avril 1889), une illustration du roman Le Vingtième-siècle (1883) ou encore des gravures figurant dans son grand ouvrage consacré à l’histoire de Paris, Paris de siècle en siècle. Le cœur de Paris, splendeurs et souvenirs (1895).

La majorité des pièces de cet ensemble témoignent de son travail pour le Vieux Paris, attraction mise en place à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900. Il s’agissait pour les visiteurs d’admirer, moyennant finance, les reconstitutions de bâtiments historiques (le Châtelet, le collège de Cluny, le Pont-au-Change, etc.) et de demeures de grandes figures de l’histoire parisienne (Molière, Nicolas Flamel, Théophraste Renaudot). Parmi les pièces acquises, on trouve notamment un plan du Vieux Paris, de dessins préparatoires à son installation et de nombreuses gravures qui offrent des vues de ce Vieux Paris quelque peu fantasmé.

Des jeux anciens

La bibliothèque poursuit ses acquisitions de jeux anciens retraçant l’histoire de Paris. Cette année, deux nouveaux jeux ont rejoint les collections pour témoigner de l’évolution des transports au sein de la capitale.

Jeu du tramway, C.-A. Watilliaux (v. 1885) – BHVP, 2-ESD-00534

Le 30 janvier 1828, une ordonnance de la préfecture de police de Paris acte la naissance officielle des transports collectifs dans la capitale ; 18 lignes d’omnibus à cheval sont créées la même année. Au milieu du siècle, les tramways font leur apparition (d’abord hippomobiles, à l’image de notre Jeu du tramway, puis à vapeur et air comprimé). En 1898, c’est le début des travaux du chemin de fer métropolitain à traction électrique : la ligne 1 du métro est inaugurée en 1901. Autant d’innovations qui aboutissent, à la veille de la Première Guerre mondiale, à un intense et divers réseaux de surface (Paris dispose de 923 km de lignes de tramway et de 245 km de lignes d’autobus) et souterrain (91 km de métro). Le Jeu de Loto-bus, dont on appréciera le jeu de mots, rend hommage aux nouveaux autobus motorisés.

Le Loto-bus acquis cette année n’est pas le célèbre jeu de la maison Saussine, produit entre 1910 et 1930, mais celui de GB & Cie (Georges Bonnet) qui date, quant à lui, de 1925. La bibliothèque historique conserve également, depuis 2011, un exemplaire du jeu de Saussine.

Mais aussi…

Des affiches :

  • Azémia ou Les Sauvages, au Théâtre Feydeau (1825)
  • La marche des Catherinettes, de Montparnasse à Montmartre, par Maurice Neumont (1926). Pour une présentation plus détaillée de cette belle acquisition, c’est par ici.
  • Une cinquantaine d’affiches de théâtre données par l’ART
  • Un très grand ensemble d’affiches de spectacles montés à Paris entre 1988 et 2006. Cet ensemble a été donné par un particulier, François Ollivon, que nous remercions ! Il reste à traiter et n’est pas encore catalogué.

Des petits recueils iconographiques :

Des productions allophones :

Des plans et dessins d’architecture :

  • Projet de l’architecte Prieur Lefèvre pour construire un pont triomphal en face de la place Louis XV (1783). Un autre projet remporta les suffrages, il fut construit entre 1787 et 1792 et bientôt renommé pont de La Concorde.
  • Projet de l’architecte Jacques Drevet, dégagement des abords du Palais de l’Élysée (v. 1880-1890)
  • Plans du Bal Tabarin (1928), célèbre cabaret de Montmartre ouvert de 1904 à 1953, puis détruit en 1966.
  • Un ensemble de dessins et de plans de l’architecte Lucien-Dieudonné Bessières, dont un projet de décoration de la place de la Bastille (années 1850-1890). Acquis en novembre 2024, cet ensemble n’est pas encore catalogué, mais ça ne saurait tarder !

PHOTOGRAPHIE

149 tirages et 2 200 diapositives de Denis Freppel (1938-)

Né en 1938, Denis Freppel fréquente en 1964 les bancs de l’Université de Californie aux côtés de Jim Morrison, obtient un Bachelor of Arts dans la section cinéma, suit en même temps les cours à distance de la Famous Photographers School, puis part au Vietnam comme cameraman avant de réaliser un photoreportage sur l’Asie du Sud Est. De retour à Paris, il se consacre à la photographie, notamment au sein de l’agence Archipress, première agence spécialisée en photographie sur l’architecture contemporaine. Tenté un moment par la photographie publicitaire, il part pour Los Angeles en 1982, où la photographie d’architecture redevient rapidement son activité principale. De retour en France en 2010, Denis Freppel fait don de son œuvre photographique réalisée en Asie du Sud Est à la fin des années 1960, puis aux États-Unis des années 1980 aux années 2000 à la fondation Auer.

Depuis 2017, son œuvre sur Paris est entrée peu à peu à la Bibliothèque historique, par don et par acquisition. Denis Freppel n’a jamais cessé de photographier Paris, des années 1950 à aujourd’hui. Ses photographies de Paris sont très variées : certaines sont réalisées sur commande pour la revue Construction moderne, comme sa série sur les constructions de Mansart, à Versailles, et celle sur les immeubles de Guimard à Paris. Mais il photographie aussi parce que cela l’amuse : passionné d’arts primitifs, il fréquente les salles des ventes à Drouot et réalise sur le vif une série de photographies de commissaires-priseurs. Comme de nombreux photographes de Paris, d’Atget à Doisneau, ses photographies résultent d’opportunités saisies au vol lors de ses déambulations. On y trouve des couples enlacés, des pêcheurs à la ligne et des cracheurs de feu, des détails de façades ou de cages d’escaliers, des intérieurs de cafés aux Halles ou des vues de Bagatelle. Entre la photographie la plus ancienne du fonds, où trois employés de pompes-funèbres discutent rue Mouffetard en 1958, et la plus récente, prise en 2020, représentant trois hommes en costume pour une grande occasion, on y reconnaît un même regard sur la capitale, ses habitants et ses visiteurs, auxquels il réserve sa veine la plus humaniste.

Denis Freppel à la BHVP :

  • 149 tirages en noir et blanc (1958-2020), cotés : 1-EPN-00232 à 1-EPN-00253, 2-EPN-003649 à 2-EPN-003756, 4-EPN-005918 à 4-EPN005936
  • 2 200 diapositives en couleurs, cotées : 2-DP-014-0001 à 2-DP-014-2200

Mais aussi…

Chevojon, Compagnie parisienne d’automobilesBHVP

Des photographies du premier 20e siècle :

  • Guillaume (André-Louis), Paris, Exposition universelle de 1937, 25 tirages en noir et blanc, 4-EPN-05960 à 4-EPN-05984.
  • Chevojon, Compagnie parisienne d’automobiles, vers 1920, 9 tirages en noir et blanc, 4-EPN-05951 à 4-EPN-05959.
  • Anonyme, Paris, Conservatoire de musique et de déclamation, vers 1910, 1 tirage en noir et blanc, 8-EPN-05990.
  • Anonyme, Photographies de famille, vers 1910-1920, 110 photographies dans 1 album, 8-ALB-0039.

De la photographie contemporaine :

Des tirages par le procédé Fresson :

  • Atelier Fresson, C’était Paris en 1970, 25 tirages en quadrichromie (2024) à partir des diapositives de X, Y, Z. Ces tirages ont été commandés pour l’événement Paris-Photos 2024 et réalisés en collaboration entre la BHVP et l’ARCP.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Juliette Eyméoud (27 mars 2025). Nouvelles acquisitions 2024 – Iconographie et Photographie. L'échauguette. Consulté le 24 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13l28


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